Dom Antoine-Joseph Pernéty Lorsque les Philosophes ont dit que leur matière est vile, méprisée, jetée dans les rues et sur les fumiers, ils ont parié sincèrement, paraboliquement, et
allégoriquement. On la jette réellement, parce qu'on en ignore le prix ; mais quand ils l'appellent une
chose vile, c'est qu'on ne jette communément que les
choses viles et méprisables, et que leur matière en putréfaction ressemble à tout ce qui est putréfié, que l'on jette sur le fumier à cause de sa puanteur, et qu'on regarde non seulement comme inutile, mais comme dommageable. Il ne faut donc pas s'imaginer que la matière des Sages, quoique si commune dans son principe que tout le monde peut l'avoir, se trouve toute préparée en mercure. On donne à la vérité ce soin à la Nature, mais il
faut l'aider, en lui fournissant ce qui est requis, et de la manière requise.
Ceux qui prennent le mercure vulgaire pour cette
chose vile, se trompent donc bien lourdement.
Paracelse dit au sujet de cette matière, que la pierre qu'une femme jette à sa vache, vaut souvent mieux que la vache même.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.