Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Le
Razès, petit pays de l'ancienne France, dans le Bas-Languedoc, avec titre de comté, avait pour capitale
Limoux. Il est aujourd'hui compris dans le sud du département de l'Aude et le nord-ouest de celui des Pyrénées-Orientales.
Le comté de
Razès fut donné en 871 à
Bernard II, comte de
Toulouse, par
Charles le Chauve ; il passa ensuite aux comtes de
Carcassonne et à Simon de
Montfort ; Amaury, fils de ce dernier, l'offrit à
Philippe-Auguste en 1222 ; il revint définitivement à la
couronne en 1258, sous
saint Louis.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1588.
Louis Moréri Le comté de
Razès. C'est une petite contrée du bas
languedoc. C'était anciennement l'
apanage des féconds fils des comtes de
Carcassonne. Voyez ci-dessous
Rasez.
Mre Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, Paris, 1732 - Tome 9 - Pages 87-88 - Français modernisé par France-Spiritualités. Rasez, pays de France aux environs d'
Aleth, dans le
languedoc, avec titre de comté ; en latin,
Rheda, ou
Reda.
Limoux est la ville capitale de ce comté, qui fut donné, suivant le continuateur du moine Aymon ou Aymoin, à
Bernard II, comte de
Toulouse, par
Charles le Chauve, en 871. Il appartint ensuite aux comtes de
Carcassonne, et il était fort souvent l'
apanage de leurs seconds fils. Raimond Trincavel, fils de Raimond Roger, comte de
Carcassonne,
abandonna malgré lui à Simon de
Montfort en 1211, les droits qu'il avait au pays de
Rasez, qu'Amauri de
Montfort, fils de Simon, céla à
Louis VIII, roi de France, en 1227 et en 1247. Trincavel déclara à
saint Louis qu'il n'avait aucun droit sur le comté de
Rasez, qui depuis ce temps-là a appartenu à la
couronne, surtout depuis que Jacques, roi d'
Aragon, eut cédé au même
saint Louis en 1258 les prétentions qu'il y pouvait avoir.
Les anciens monuments nous apprennent que dès la fin du VIIIème siècle, et au commendement du IXème, les comtés de
Rasez et de Fenouillèdes, qui furent démembrés de celui de
Narbonne, ou de l'ancien
diocèse de cette ville, subsistaient alors. L'ancien comté de
Rasez tirait son nom d'un château du pays appelé
Redas, lequel ne subsiste plus. Il s'étendait sur tout ce qu'on appelle encore aujourd'hui
le Rasez, ou
Officialité de Limoux, qui dépend pour le spirituel du
diocèse de
Narbonne, et sur une partie de celui d'
Aleth, dont le reste était compris dans le comté ou pays de Fenouillèdes. Comme les anciens comtés avaient la même étendue que les
diocèses, il arriva dans la suite que l'on donna quelquefois le nom de
diocèse à plusieurs de ces nouveaux comtés démembrés des anciens : c'est peut-être ce qui donna lieu aux
archevêques de
Narbonne de se dire
archevêques de Narbonne et de Rasez. Il est pourtant plus vraisemblable que ce fut à cause que le
Rasez demeura uni au royaume d'
Aquitaine, après que le comté de
Narbonne en eut été démembré en 817, avec la plus grande parte de la
Septimanie, et parce que le
diocèse de
Narbonne demeura
partagé depuis ce temps-là pour le temporel, entre deux gouvernements
différents. Cette distinction dure encore de nos
jours. Les
archevêques de
Narbonne ont actuellement un official ou vicegérent à
Limoux, capitale du
Rasez, pour le
jugement des affaires ecclésiastiques de ce pays, qui pour le temporel fait un
diocèse particulier. Il est joint pour les contributions et la députation aux états avec celui d'
Aleth. * Graverol,
Abrégé historique des villes, chefs des diocèses de Languedoc.
Histoire générale de Languedoc, par deux
Bénédictins, livre IX.
Mre Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, Paris, 1732 - Tome 9 - Pages 69-70 - Français modernisé par France-Spiritualités.