Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin [Du grec idole, dérivé de forme, figure]
Statue, figure, image d'une fausse divinité que l'on adore.
Idole d'or, d'
argent, de marbre, etc.
Idole de Jupiter, d'
Apollon, de
Mercure.
Offrir de l'encens aux
idoles. Couronner les
idoles de
fleurs. Renverser les temples des
idoles.
Le colosse de
Rhodes était une
idole du
soleil, le
Palladium une
idole de
Minerve. Les
martyrs ont renversé les
idoles, etc.
Dieu n'a point établi les rois pour recevoir comme des
idoles l'encens et les vux de leurs sujets. (Fléch.)
Adorer de vaines
idoles. (Racine)
Si nous ne courbons les genoux devant une muette
idole. (Racine)
Idole : Figuré
Objet d'un
amour violent, d'une passion extrême, d'un attachement qui va jusqu'à la folie.
Cet
enfant est l'
idole de son père.
L'or est la brillante
idole des avares. (God.)
On crut que tout fléchirait devant cette
idole de la cour. (Pat.)
Le
cardinal de
Richelieu fut, de son temps, l'
idole des poètes et des orateurs. (Bouh.)
Il y a longtemps que les hommes font leur
idole de la gloire (Mass.)
La mode est la grande
idole des femmes. (Oxenstiern)
Tout homme a son
idole en secret, il s'enflamme pour l'orgueil, pour l'
argent, surtout pour le plaisir. (F. de Neufch.)
Il se tient là comme une idole : Familier et figuré
Se dit d'un stupide ou d'un homme qui reste debout à ne rien faire, les bras
croisés.
Voyez ce portrait, qu'il est bien !
Il n'y manque que la parole ;
Dites donc qu'il n'y manque rien,
Car c'est le portrait d'une idole.
(***)
Idole : Figuré et familier
On dit d'une, belle femme qui n'a ni maintien, ni grâce, ni vivacité : C'est une
idole, une vraie
idole.
Idole : Poétique
Imagine vaine, comme celles qui nous apparaissent en songe.
Orphée croyait ramener
Eurydice, et il ne trouva qu'une vaine
idole.
Et que le sens charmé d'une trompeuse idole,
Doute si l'oiseau nage ou si le poisson vole.
(Cérisi)
Idole des nègres : Erpétologie
Nom qu'on donne au boa devin.
Guerre des idoles : Histoire
Celle que Mahomet entreprit pour soumettre à sa doctrine les Arabes idolâtres, et qui fut terminée à l'époque connue sous le nom d'année des ambassades (631).
Idole des Maures : Ichthyologie
Poisson du genre chétodon. On l'appelle
idole, parce que les
Maures l'ont en grande vénération, et le rejettent à la mer quand il se prend à leurs filets.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 192.