J
Ja. Fille d'
Atlas, et sur de Maïa, mère de
Mercure. Voyez
Maïa.
Jabora. Mandragore.
Iacchos. L'un des noms de
Bacchus. Voyez ce qu'il signifie dans le livre 3, chap. 14, § 2 et livre 4, chap. 2 des
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Janus. Janus à deux visages, signifie selon les Alchymistes, la matière de la pierre philosophale, qu'ils nomment
Rebis, comme faite et composée de deux choses. Ils font régner ce
Janus avec
Saturne, parce que cette matière, mise dans le vase, prend d'abord la
couleur noire attribuée à
Saturne. Voyez une explication plus étendue de
Janus et de ses attributs dans le livre 3, chap. 3 et suivants des
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Japet. Fils du
Ciel et de la
Terre, eut de la Nymphe Asie, Hesper,
Atlas,
Epiméthée et Prométhée. Voyez
Atlas.
Jardin. Le
Jardin des Philosophes est le vase qui contient la matière du grand uvre. Les
couleurs sont les
fleurs de ce
Jardin, que le
feu de la Nature, aidé du
feu artificiel, fait naître et éclore. Le
Dragon des Hespérides veille à la porte du
Jardin des Sages, dont il garde l'entrée.
D'Espagnet donne ainsi la description de ce
Jardin.
Lorsqu'on a trouvé le moyen d'ouvrir la porte du
Jardin des Philosophes, on trouve dès l'entrée une fontaine
d'
eau très limpide qui sort de sept sources, et qui l'arrose tout entier. Il faut, y faire boire le
Dragon par le nombre magique de trois fois sept, jusqu'à ce qu'il en soit tellement enivré, qu'il
dépouille ses vêtements. Mais on n'en viendra jamais à bout si
Vénus porte lumière, et
Diane cornue ne nous sont propices et favorables. On doit chercher dans ce
Jardin trois sortes de
fleurs, qu'il faut nécessairement y trouver pour réussir. Tout auprès du seuil de la porte se voient des violettes printanières, qui arrosées par des petits ruisseaux, formés par des saignées faites au
fleuve doré, font prendre à ces violettes une
couleur brillante d'un saphir foncé. Le
soleil vous servira de guide. Vous ne séparerez point ces
fleurs de leurs racines, jusqu'à ce que vous en composiez votre pierre, parce qu'elles donnent plus de suc et de teinture, lorsqu'elles sont fraîchement cueillies : alors vous les cueillerez d'une main subtile et ingénieuse : ce que vous ferez très aisément, si votre mauvais
destin ne s'y oppose ; lorsque vous en aurez cueilli une, la racine vous en produira bientôt d'autres, dorées comme la première. Vous trouverez ensuite de beaux lis, d'un blanc éclatant, et enfin l'immortelle amarrante d'une belle
couleur de pourpre. Tout ce que nous venons de rapporter d'après
d'Espagnet, doit s'entendre de la seconde opération, que presque tous les Philosophes appellent la première, parce qu'ils supposent qu'on a le mercure tout préparé. Cette préparation est cependant ce qu'il y a de plus difficile, puisqu'ils l'ont appelée
les travaux d'Hercule. Mais peu d'entre eux en ont parlé, parce que tout leur secret gît presque dans cette opération ; la seconde, qui est la formation du soufre lunifique et solifique, est appelée un ouvrage de femmes et un
jeu d'enfants.
La fontaine que l'on trouve à l'entrée du
Jardin, est le mercure des Sages, qui sort des sept sources, parce qu'il est le
principe des sept métaux, et qu'il est formé par les sept planètes, quoique le
Soleil seul soit appelé son père, et la
Lune seule sa mère. Le
Dragon qu'on y fait boire, est la putréfaction qui survient à la matière, qu'ils ont appelée
Dragon, à cause de sa
couleur noire et de sa puanteur. Ce
Dragon quitte ses vêtements, lorsque la
couleur grise succède à la noire. Vous ne réussirez point si
Vénus et
Diane ne vous sont favorables, c'est-à-dire, si, par le régime du
feu, vous ne parvenez à
blanchir la matière qu'il appelle dans cet état de
blancheur, le règne de la
Lune, auquel succède celui de
Vénus, puis celui de
Mars, enfin celui du
Soleil. Vous ne séparerez point ces
fleurs de leurs racines, etc. ; c'est-à-dire, qu'il ne faut rien ôter du vase ; alors vous les cueillerez d'une main subtile et ingénieuse; non pas qu'il faille alors ôter quoique ce soit de l'uf, ni même l'ouvrir ; mais faire succéder les
couleurs les unes aux autres, au moyen du régime du
feu. Par ce moyen on aura d'abord les violettes de
couleur de saphir foncé, ensuite le lis, et enfin l'amarante, ou la
couleur de pourpre, qui est l'indice de la perfection du soufre aurifique.
Jasion. Fils de Jupiter et d'
Electre, fille d'
Atlas, épousa
Cybèle, dont il eut un fils nommé Corybas.
Cérès, dont il fut très
aimé, lui donna
Plutus ; et
Jasion fut enfin mis au rang des
Dieux. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 4, chap. 2 et 3.
Jaso. Fille d'Esculape et d'
Epione, que quelques-uns nomment
Lampotie, eut pour
frères Machaon et Podalyre, et pour surs Hygiéa, Eglée et Panacéa.
Jaso fut regardée comme Déesse de la Médecine, aussi son nom veut-il dire
guérison, comme celui de
Panacéa signifie
Médecine universelle. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 12, § 2.
Jason. Selon la
Fable, était fils d'
Eson et de Polymède, fille d'Autolicus. Il eut
Créthée pour aïeul, Eole pour bisaïeul, qui était fils de Jupiter.
Eson avait pour
frère un nommé
Pélias, sous la tutelle duquel il mit
Jason ; mais la mère de celui-ci le mit entre les mains de
Chiron pour y apprendre la Médecine. Etant devenu grand et bien instruit, il redemanda à
Pélias le royaume que son père
Eson lui avait laissé en mourant.
Pélias ne voulut consentir à cette restitution, qu'à condition que
Jason irait préalablement faire la conquête de la
Toison d'or. Ce que
Jason exécuta, après s'être associé cinquante braves
compagnons presque tous descendus des
Dieux comme lui. Ayant donc préparé tout ce qu'il crut nécessaire pour cette expédition,
Pallas lui conseilla la construction et la forme du navire, dont le mât fut fait d'un chêne pris dans la
forêt de Dodone. Il aborda d'abord à Lemnos pour se rendre
Vulcain propice, puis à Marsias, à Cius, en
Ibérie, à Bébrycie et vers les
Syrtes de Lybie, où ne pouvant passer, ses
compagnons et lui portèrent le navire
Argo sur leurs épaules pendant douze
jours, et le remirent en mer ; et après avoir vaincu tous les obstacles qui s'opposaient à leur dessein, ils arrivèrent enfin à Colchos, où, par l'art de
Médée, ils vinrent à bout d'enlever la
Toison d'or.
Si peu que l'on veuille prêter d'attention à cette
histoire fabuleuse, et que l'on soit instruit des mystères de l'art Chymique, si peu même que l'on ait lu les livres des auteurs qui en traitent, l'on reconnaîtra aisément que cette prétendue
histoire n'est qu'une
allégorie du grand uvre, comme on va le voir par l'explication suivante.
Jason tire son
étymologie du grec, et ne veut dire autre chose que l'
Art de guérir.
Jason ne fut jamais Médecin ou Chirurgien, puisqu'il n'a jamais existé en réalité ; mais la
Fable dit qu'il fut instruit par
Chiron, le même qui instruisit aussi
Hercule et
Achille.
Chiron lui apprit donc l'expérience manuelle,
Médée la théorie nécessaire pour la perfection de l'uvre. Jupiter un de ses ancêtres; et
Médée, femme de
Jason, était petite-fille du
Soleil et de l'Océan, et fille d'Aetès, dont les surs étaient
Circé l'Enchanteresse, et
Pasiphaé qui engendra le
Minotaure. La mère de
Médée fut Idie, aussi Enchanteresse, par où l'on peut juger que cette parenté ne pouvait pas mieux convenir qu'à
Jason, qui devait être un grand Médecin, et un grand Scrutateur des choses naturelles. Il se choisit cinquante
compagnons de voyage, tous issus des
Dieux. On en peut voir les noms dans l'
histoire de la
Fable. La navire
Argo fut construite des chênes de Dodone, qui donnaient des oracles. Cette grosse et grande masse fut portée par cinquante hommes dans les déserts de la Lybie pendant douze
jours ; Orphée son Pilote ne la gouvernait que par sa musique et son chant ; enfin ce navire périt de vieillesse, ensevelit
Jason sous ses débris, et fut mis au rang des astres. Que veulent dire tous ces lieux où aborda le navire ? Pourquoi d'abord à Lemnos, pour se rendre
Vulcain favorable ? Pourquoi Euripyle donna-t-il de la terre en présent à
Jason ? C'est qu'Euripyle était
fils de Neptune, que de l'
eau on fait de la terre, et que de cette terre il faut faire de l'
eau ; c'est aussi de cette terre que
Médée augura bien de l'expédition. Ce n'est pas aussi sans raison que
Phinée fut délivré des
Harpies par Calaïs et
Zetès, tous deux fils d'Eole ; puisque
Basile Valentin dit dans sa sixième
Clef, que deux vents doivent souffler, l'un le vent d'orient, qu'il appelle
Vulturnus, et l'autre le vent du midi, ou
Notus. Après que ces deux vents auront cessé, les
Harpies seront mises en fuite, c'est-à-dire, les parties volatiles deviendront fixes.
Ils trouvèrent aussi sur leur route les deux rochers
Cyanées, dont il faut éviter l'écueil au moyen d'une
colombe ; cette
colombe que signifie-t-elle autre chose que la matière parfaite au blanc ? Ce qui marque infailliblement que l'uvre tend à sa perfection, et n'a presque plus d'écueils à craindre.
Ceux qui désirent une explication chymique plus détaillée, trouveront de quoi se satisfaire amplement dans le chapitre 1 du livre 2 des
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Jassa. Herbe de la
Trinité.
Jaune d'uf. (
Science Hermétique) Beaucoup de Chymistes ont travaillé sur les jaunes d'ufs comme sur la matière des Sages, quoique presque tous disent ouvertement que ce n'est point cela. Leur
jaune d'uf est leur magistère au rouge.
Iberis. Espèce de cresson, ou de cardamine, ou
lepidium, appelé
sisymbrium par Dioscoride.
Ibiga. Chamæpytis.
Ibis. Oiseau aquatique qu'on ne trouve que dans l'Egypte. Il ressemble à la cigogne, et il y en a de deux espèces, l'une noire et l'autre blanche. Ils se nourrissent de
serpents, de chenilles, de sauterelles. Les Egyptiens employèrent la figure de cet
oiseau dans leurs
hiéroglyphes, pour signifier en premier lieu une partie de la matière du grand uvre ; parce que l'
ibis étant un grand destructeur de
serpents, il devenait le
symbole de cette partie volatile qui dissout et volatilise le fixe, assez souvent désigné par des
serpents. Quelquefois l'
ibis blanc indiquait la matière au blanc, et l'
ibis noir la matière en putréfaction.
Icare. Fils de
Dédale, voulut se sauver de l'
île de Crète, où
Minos le tenait renfermé avec
Dédale son père. Celui-ci fabriqua des ailes pour lui et pour son fils. Ils prirent leur vol ; mais
Icare n'ayant pas suivi les sages conseils de son père, qui lui avait recommandé de voler toujours bas, s'éleva trop haut ; l'ardeur du
soleil fondit la
cire dont ces ailes étaient formées, et
Icare tomba dans la mer, où il se noya.
Dédale et
Icare sont le
symbole de la partie fixe du magistère, qui se volatilise.
Dédale représente le premier soufre, d'où naît le second, qui après s'être sublimé au haut du vase, retombe dans la mer des Philosophes. Le
labyrinthe où ils étaient renfermés est le
symbole de la matière en putréfaction, comme on peut le voir expliqué dans l'article
Minotaure.
Ichneumon. Animal à quatre pieds, grand comme un
chat, mais plus long.
Son poil est dur comme celui du
loup, blanchâtre ou jaunâtre ; son museau est noir et ressemble à celui du cochon ; ses oreilles sont petites, rondes; ses dents et sa langue approchent de celles du
chat; ses jambes sont noires ; sa queue est longue et grosse par le bout d'en haut. On trouve cet
animal au bord du Nil en Egypte ; il est amphibie, et connu sous les noms de
Rat d'Egypte ou de
Rat d'Inde. Il se nourrît de petits rats, de
serpents, de lézards, de limaçons, de grenouilles ; il ronge le ventre des
crocodiles pendant, qu'ils dorment, pour en manger le foie et les intestins, et casse aussi leurs ufs. Cet
animal était autrefois en grande vénération chez les Egyptiens, qui l'employaient dans leurs
hiéroglyphes dans le même sens que l'
ibis.
Ida. Deux
montagnes ont porté ce nom, l'une en
Phrygie, l'autre dans l'
île de Crète. C'est sur le mont
Ida que Jupiter se reposait pendant que les
Dieux combattaient entre eux, les uns pour les Grecs contre les Troyens, les autres pour les Troyens contre les Grecs. Voyez le livre 3, chap. 4 et le livre 6 des
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Ida était aussi une des Nymphes qui nourrirent Jupiter. C'est de là qu'il portait le nom d'Idus. Voyez
Jupiter.
Idæa. Victorialis, ou
Allium Alpinum.
Idyia. Fille de l'Océan et femme d'Æetès, fut mère d'
Absyrthe et de
Médée. Voyez
Médée.
Jessemin. Jasmin, petit arbrisseau.
Jet d'étoiles. Voyez
Nostoch.
Jeu d'enfants. Les Philosophes ont donné ce nom à l'ouvrage de la pierre, après la préparation du mercure, parce que la Nature fait presque tout, et qu'il ne faut qu'avoir soin d'entretenir le
feu, néanmoins selon certaines règles. Voyez
&140;uvre.
Jeux. Sortes de spectacles que la
religion avait
consacrés, et qu'on donnait dans la Grèce dans
les temps les plus reculés, et qui prirent naissance dans
les temps
fabuleux. Aussi les suppose-t-on pour la plupart
institués par des
Dieux ou des Héros de ce
temps-là, descendus des
Dieux du
Paganisme. Les principaux
étaient les suivants :
Jeux isthmiques :
Institués par
Sisyphe, fils du
Dieu Eole, en l'honneur de
Mélicerte. D'autres disent que ce fut
Thésée, et non
Sisyphe, qui les institua. Le
sentiment le plus commun parmi les mythologues, est que
Thésée ne fit que les renouveler. Voyez le livre
4, chap. 9 des
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Jeux
néméens :
Institués, selon les uns, par
Hercule, après
qu'il eut délivré la
forêt de
Némée de ce
Lion si célèbre
dans la
Fable ; selon d'autres, par
Adraste et ceux qui
l'accompagnaient dans l'expédition de Thèbes. Ils
furent institués en l'honneur d'
Archemore, fils de
Lycurgue.
Voyez
le chap. 8 du livre 4 des
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Jeux olympiques :
Les plus célèbres et peut-être les plus
anciens de la Grèce, furent institués par
Hercule. Pausanias dit que quelques-uns en
attribuaient l'institution à Jupiter même,
après qu'il eut remporté la victoire sur les
Titans ; qu'
Apollon y disputa et remporta le prix de la course sur
Mercure, et celui du pugilat sur
Mars. Voyez le livre 4, chap. 6 des
Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées.
Jeux pythiques ou pythiens :
Institués en l'honneur d'
Apollon, on ne sait pas trop par
qui, mais cependant en mémoire de la défaite du
serpent Python par ce
Dieu. Voyez le chap. 7 du livre 4 des
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Il y avait une infinité d'autres
Jeux ; mais ceux dont je
viens de parler sont connus de la plus haute antiquité. Les
Philosophes
Hermétiques prétendent que ces
Jeux
et bien d'autres dont nous ne faisons pas mention, furent
institués en
vue du grand uvre, et de ce qui se passe dans
les opérations de cet Art. Voyez les
Fables
dévoilées citées ci-devant.
Jeunesse. Magistère des Philosophes
parfait au rouge.
Iffides. Céruse.
Igné. Qui est du
feu, qui participe du
feu.
Basile Valentin appelle
pierre ignée
ou
de feu, la pierre qui résulte des
opérations qu'il rapporte dans son
Char Triomphal de
l'Antimoine. Les Philosophes
Hermétiques donnent souvent cette
épithète à leur matière
fixe, leur soufre.
Ignis Leonia. Feu du soufre des Sages.
Ignis Pruinus Adeptus. Quintessence du
vitriol
rectifiée avec le tartre.
Planiscampi.
Iliastre. Chaos, ou les trois principes, soufre, sel et mercure des Philosophes Chymiques, réunis dans la
minière de laquelle ils les extraient. Ils ont aussi donné ce nom à leur matière en putréfaction, parce que ces trois principes y paraissent alors confondus.
Illech ou Ilech. Voyez
Chaos,
Hylé.
Illech cru. Mixte
composé des trois principes, soufre, sel et mercure, dont tout être sublunaire et matériel a été fait.
Illeias. Première matière de tout.
Illeidos. Air élémentaire qui entretient la vie de tout. On dit aussi
Illeidus.
Illiaster, Illiastes, Illiadum. Voyez
Iliastre,
Illinctus ou
Eclegma. Look.
Ilus. Fils de Tros, roi des Troyens, et père de Laomédon, donna le nom d'
Ilion à la ville de
Troie. Voyez les
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 6.
Imbiber. Cuire, digérer la matière de l'uvre
Hermétique, la faire sublimer en vapeurs, de manière qu'elle retombe en espèce
de
pluie qui
abreuve et
imbibe la terre philosophique restée au fond du vase.
Imbibition, en termes de Philosophie
Hermétique, est la même chose que
distillation, et souvent aussi la même que sublimation et
cohobation. Elle se fait lorsque la
matière enfermée dans l'uf se sublime et monte en forme de vapeurs au haut du vase, où ne trouvant point d'issue, elle est obligée de retomber sur
elle-même, jusqu'à ce que fixée, elle ne circule plus.
Imbibitions philosophiques. On a donné ce nom à la manière d'
humecter la matière des Philosophes, après qu'elle est devenue soufre blanc ou soufre rouge, pour
la multiplier en quantité et en qualité. Ces
imbibitions se font goutte à goutte jusqu'à ce que la matière n'ait plus soif. Quand on veut multiplier le
soufre blanc, on fait le même comme au rouge.
Il y a encore une autre
imbibition pour la perfection de l'
élixir. Après avoir fait un amalgame avec trois parties de terre rouge ou
ferment rouge pour la pierre solifique, le
double d'
eau et d'
air pris ensemble, et que cette matière, au moyen de la
digestion, est parvenue au rouge parfait et
diaphane, on en prend à volonté, on le met dans un creuset sur
un
feu très doux, et on l'
imbibe goutte à goutte avec son
huile rouge, jusqu'à ce que tout fonde et
coule sans fumée.
D'Espagnet dit qu'il ne faut point craindre que
le mercure s'évapore, parce que la terre, qui est très fixe, le boit avec avidité. C'est alors que l'
élixir a toute la perfection dont il est susceptible.
Les Philosophes nomment aussi
Imbibition les vapeurs qui montent au haut du vase pendant que la matière circule, parce que ces vapeurs retombent gouttes à gouttes sur la terre qui reste
au fond du vaisseau ou uf philosophique. Il faut bien prendre garde de ne pas se méprendre dans les
imbibitions, et ne pas les faire avec le blanc pour le rouge, ou avec le rouge pour le blanc.
Imblegi. Mirabolans.
Immersion. Action par laquelle on met un métal dans un
dissolvant, pour qu'il s'y réduise en
chaux. On le dit aussi de tout
corps mis dans un liquide, ou mêlé avec
quelque poudre sèche, soit pour ôter à ce
corps une acrimonie nuisible, soit pour ramollir son écorce trop dure, soit enfin pour en corroder le superflu.
Blancard.
Immondice du mort. (
Science Hermétique) Matière des Philosophes au noir.
Impartible. Les Chymistes appellent leur mercure le seul
impartible connu des Sages.
Dictionnaire Hermétique.
Impastation. Lorsque la matière tombe en putréfaction dans l'uf, et qu'elle est devenue noire, elle s'est épaissie en consistance de poix noire coulante ; alors
elle est comme de la pâte, ou comme de la
boue : ce qui a fait nommer cette opération
Impastation.
Impatiente (Herbe). Espèce de balsamine qui pousse une tige à la
hauteur d'un pied et demi, tendre, lisse, luisante, verte, vide, rameuse. Ses feuilles sont rangées
alternativement, semblables à celles de la mercuriale, mais un peu plus grandes, dentelées ; les
fleurs sont jaunes, marquées de points rouges, comme
celles de la balsamine : elles sont attachées à des pédicules qui sortent des aisselles des feuilles. Il leur succède des
fruits longs, menus, noueux, d'un blanc
verdâtre rayé de lignes vertes. Quand ils sont mûrs, et qu'on les touche, ils jettent leurs semences avec impétuosité ; elles s'embarrassent dans les
doigts, et les salissent. C'est de là qu'on lui a donné les noms d'
Herbe impatiente, et de
Noli me tangere. M.
Tournefort l'a appelée
Balsaminea lutea.
Imprégnation. Il n'y aura point d'
imprégnation, s'il n'y a point de
conjonction, dit Morien, c'est-à-dire,
que si l'on ne fait pas le
mariage du mâle et la
femelle, ou ce qui est la même chose, du fixe et du volatil, ils ne
pourront agir l'un sur l'autre, et produire un troisième
corps qui participera des deux. Cette
imprégnation se fait dans le temps que le volatil et le fixe sont dans une
dissolution
entière, parce qu'alors ils se pénètrent
per minima, et se confondent, pour ainsi dire, l'un dans l'autre, de manière
qu'après avoir circulé, ils deviennent inséparables.
On dit aussi
imprégnation en Chymie, pour signifier la communication des propriétés d'un mixte faite à un autre de quelque manière qu'on la fasse. Par
exemple, quand on donne au tartre la vertu
émétique de l'
antimoine ; ce qui le fait appeler
Tartre stibié.
Incendie. Les Philosophes
Hermétiques appellent
Incendie le degré du
feu trop vif et trop violent donné
à la matière. Alors elle se
brûle, et ne peut plus servir de rien. Fuis le tyran du monde, le fratricide qui cause des
incendies.
D'Espagnet. C'est-à-dire, qu'il faut
conduire le
feu extérieur avec beaucoup de prudence ; il l'appelle
Fratricide, parce qu'il éteint le
feu intérieur de la matière; et
Tyran du monde, parce
qu'il détruit tout dans la Nature. L'impatience fait que bien des Artistes ne réussissent pas ; la vertu contraire est
nécessaire au Philosophe. Tous la recommandent, et disent que la précipitation vient du diable.
Incération. Action par laquelle on met peu à peu du mercure sur la matière devenue soufre, soit pour la multiplier, soit pour rendre l'
élixir parfait. Voyez
Imbibition.
L'
Incération rend la pierre philosophale
fusible, fondante comme
cire, aiguë, pénétrante. Elle se
fait par
imbibition des choses humides sur la matière pulvérisée; en réitérant plusieurs fois cette
imbibition qui se fait gouttes à
gouttes, et qu'il faut
dessécher autant de fois. Cette
humidité n'est autre que le même mercure dont on s'est servi dans la
composition de la pierre : avec le mercure rouge,
si la pierre a été poussée au rouge ; et avec le mercure blanc, si on ne l'a cuite qu'au blanc.
Les Philosophes ont donné le nom d'
Incération à plusieurs opérations ; mais l'
incération proprement dite est, selon
Philalèthe, celle qui se fait dans la multiplication en quantité, lorsque l'on mêle de l'or avec l'
élixir pour le rendre
fondant comme la
cire, et le
déterminer plus particulièrement au métallique. Ce mélange est presque absolument nécessaire; car Riplée assure que sans lui bien
des Artistes ont perdu leur poudre de projection, parce qu'ils le projetaient d'abord sur des métaux imparfaits.
Inceste. (
Science Hermétique) Les Philosophes disent que le grand uvre se fait par l'
inceste du
frère et de la sur. Les
disciples de
Pythagore disent (
Epître d'Aristée, à la fin de
La Tourbe des Philosophes) au Roi des côtes de la mer : Vos sujets n'engendrent point, parce que vous conjoignez les
mâles avec les mâles ; et le Roi dit : Quelle chose est convenable à conjoindre ? Aristée répondit : Amenez-moi
Gabertin votre fils et sa sur
Beya ;
elle est de matière substantielle de
Gabertin ; et par leur
mariage, nous serons hors de tristesse, et non autrement. Et incontinent que
Beya eut accompagné son mari et
frère Gabertin, et qu'il fut couché avec elle, il mourut, et perdit sa vive
couleur.
D'Espagnet, en parlant de ce qui précède cette opération, dit que
Beya
a pu sans crime, et sans donner atteinte à sa virginité, contracter un
amour spirituel avant de donner sa foi à Gabritius, qui est le même que
Gabertin,
afin d'être plus blanche, plus alerte, et plus propre aux actes du
mariage qu'elle doit contracter avec lui.
Les
Adeptes disent aussi que dans cette union du mâle et de la
femelle, se trouve l'
inceste du père et de la fille, de la mère et du fils ; parce que dans cette
opération les
corps retournent à leur première matière, composée des
éléments et des principes de la Nature, qui semblent s'y confondre.
Incinération. Action par laquelle on réduit un
corps en cendres. Ne méprisez pas la
cendre, dit Morien, car c'est le
diadème du Roi. La
cendre des Philosophes est leur
terre feuillée, dans laquelle ils jettent la semence aurifique, qui doit produire au centuple un
fruit plus beau que n'était celui qui a fourni la semence.
Incombustible (Soufre). Les Chymistes
Hermétiques donnent le nom d'
Incombustible à leurs soufres, parce qu'ils sont si
fixes, que leur
feu ne peut plus leur faire sentir ses atteintes
tyranniques et destructives.
Incorporer. Voyez
Inspirer.
Incube. Quelques Philosophes ont donné ce nom à leur
Lune, qu'ils ont aussi appelée femme du
Soleil.
Rullandus. Les Anciens ont aussi donné le nom d'
Incubes aux
Faunes et aux Satyres.
Incuda. Voyez
Beya.
Infini. Soufre des Philosophes, ainsi nommé, de ce qu'il peut être multiplié à l'
infini.
Influence. Les
Adeptes expliquent toutes les productions minérales et végétales par les
influences des astres, particulièrement du
Soleil et de la
Lune. Ces
influences sont portées dans l'
air par l'action du
feu ; l'
air qui est comme le médiateur entre le
feu et l'
eau, les communique à ce dernier élément,
celui-ci à la terre, qui leur sert de matrice. Les pores de la terre donnent à ces
influences la
liberté de pénétrer jusqu'au
feu central, qui les repousse,
et en les sublimant les renvoie par d'autres pores jusqu'à la superficie, où le froid les condense en pierre, gravier, cailloux, etc. si elles n'ont pas trouvé un soufre
métallique qui les ait accrochées en chemin. Celles qui poussent jusqu'à la superficie, et qui y rencontrent des semences végétales propres
à se développer, elles les fécondent, les ouvrent, et par leur
aimant naturel attirent de l'
air des parties semblables, qui se joignant à celles qui sont
déjà dans la terre, s'amassent peu à peu, et par l'action du
feu élémentaire et la réaction du
feu central font une espèce de
circulation qui produit tout dans les deux règnes minéral et végétal. Voyez
d'Espagnet,
Enchyrid. Physicæ restitutæ.
Ingrès. Propriété pénétrante. Les Philosophes chymiques disent que leur pierre est entrante,
tingente et pénétrante,
ou qu'elle a de l'
ingrès ; c'est-à-dire, que quoique
corps, elle pénètre les
corps jusque dans leurs plus petites parties. C'est pourquoi elle est
esprit et
corps, ou
corps spiritualisé car pour réussir dans le magistère, il faut spiritualiser les
corps et corporifier les
esprits, ou, ce qui est le même, volatiliser le fixe et
fixer le volatil. Tout cela se fait dans une même opération après la jonction ou le
mariage du mâle et de la
femelle. Le
Dragon ailé de Flamel
emporte avec lui le
Dragon sans ailes, et celui-ci à son tour ramené à terre le
Dragon ailé. Michel Majer a représenté cette
opération dans ses
Emblèmes par uni nid d'
oiseau, d'où s'envole un petit, qu'un autre demeuré dans le nid retient. Le fixe ne se volatiliserait jamais seul, et le volatil
ne se fixerait point par lui-même.
Le soufre philosophique donne l'
ingrès à la pierre ; c'est son
feu, dit
d'Espagnet. Elle tire sa teinture et sa fixité du
ferment, et sa
fusibilité du mercure,
qui est le
médium au moyen duquel se fait l'union des teintures du soufre et du
ferment. Le soufre est un
enfant de l'art
Hermétique, le
ferment est fils de la Nature. C'est pour
cela que les Philosophes disent que leur matière ne se trouve point dans les boutiques des Droguistes, ni dans les autres ; et que
Marie dit, l'un s'achète et l'autre se fait ; parce
qu'elle parle de la
confection de l'
élixir, et non de celle du soufre qu'elle suppose fait. L'
ingrès s'entend de la faculté pénétrante de la poudre pour
la transmutation.
Ingression. Action par laquelle les matières se mêlent de manière à ne pouvoir plus être séparées. La
putréfaction opère ce mélange dans le temps que la
dissolution est parfaite, et que la matière est au noir. Les auteurs du
Dictionnaire de Trévoux et de
l'
Encyclopédie ignoraient ce que c'est qu'
ingression, quand ils l'ont confondue avec
ingrès.
Ingrossation. Action par laquelle le volatil et le fixe de la matière des Sages se mêlent intimement, après avoir longtemps combattu ensemble. La
femelle, dit
d'Espagnet, prend d'abord le dessus du mâle, et le domine de manière à le changer dans sa propre nature ; elle ne le quitte point qu'elle ne soit devenue grosse. Alors le
mâle reprend vigueur, et gagne le dessus à son tour. Il la domine et la rend semblable à lui. C'est
Beya d'Aristée, qui tue son
frère et mari
Gabertin, et
ce même
Gabertin qui ressuscite dans son fils, plus beau et plus parfait qu'il n'était auparavant. La
femelle est le volatil, et le mâle est le fixe. Le
Dictionnaire
Hermétique et les autres
lexicographes d'après lui, disent mal-à-propos que l'
ingrossation est la même chose que la conversion des
éléments bas et grossiers en ceux qui sont hauts et légers ; car, quoique l'
ingrossation se fasse dans le temps que le fixe se volatilise, la conversion des
éléments est encore autre chose. C'est, selon Aristote le Chymiste et tous les Philosophes, la conversion de la terre en
eau, de l'
eau en
air, de l'
air en
feu, et du tout en terre, selon ce
qui est dit : Vous êtes terre, et vous retournerez, en terre. Et
Hermès dans la
Table d'Emeraude : Sa puissance sera parfaite, si elle est réduite en terre.
Inhumation. (
Science Hermétique) C'est à peu près la même chose qu'
Humation, dont voyez l'article. Quelques-uns
cependant l'entendent du temps de la putréfaction; parce qu'alors, selon
d'Espagnet, l'
esprit est comme mort et enseveli dans la terre. C'est ce que les Philosophes appellent
Tête du
corbeau,
règne de Saturne,
Dragon babylonien, etc. c'est-à-dire la matière en putréfaction, ou le noir très noir. Ils l'ont
nommé
Inhumation, parce que la matière putréfiée a l'odeur des
corps morts, que le noir représente le deuil, et le séjour
ténébreux du tombeau où les
corps se pourrissent, et que la matière est fermée dans un vase scellé.
Ino. Fille de
Cadmus et d'
Hermione ou d'
Harmonie, épousa
Athamas après qu'il eut répudié Néphélé. Elle eut de très
mauvaises façons pour les
enfants de Néphélé, ce qui fit entrer
Athamas dans une fureur si violente, qu'il arracha d'entre les bras d'
Ino un de
ses
enfants, et le fit périr en le brisant contre une pierre.
Ino saisie de peur, s'enfuit avec son fils
Mélicerte, et se précipita dans la mer avec lui.
Neptune les
reçut, et mit
Ino au rang des Déesses marines, sous le nom de Leucothoé, et
Mélicerte au nombre des
Dieux, après l'avoir nommé
Palémon. Voyez le livre 4, chap. 9 des
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Insipide. Magistère au blanc.
Inspirer. Joindre l'
âme à son
corps, ou
blanchir la matière, ce qui se fait avec une seule matière dans un seul vase, sans y
toucher de la main.
Inspissation. Opération qui suit celle de la
dissolution des
corps, et qui cependant n'est en effet que la même, puisque le
corps ne se dissout ou ne se spiritualise point, que l'
esprit ne se
corporifie. l'
inspissation se fait par un
feu du second degré. On remarquera à ce sujet, que quand les Philosophes parlent des degrés de leur
feu qu'il faut
administrer à leur matière, ils n'entendent pas qu'il faille augmenter ou diminuer le
feu comme le font les Chymistes vulgaires dans leurs
fourneaux, au moyen des registres, ou des
soufflets, ou d'une plus grande quantité de
charbons ; mais qu'il faut augmenter le
feu secret ou de la matière, par une
digestion ; à mesure que la matière devient plus
fixe, son
feu augmente par degrés, et ces degrés se mesurent par les
couleurs qu'elle prend.
Intermède. Troisième matière que l'on ajoute à deux autres dans les opérations chymiques ou mécaniques, soit pour les réunir,
soit pour les séparer, soit enfin pour les mettre en action. Les sels différents entre eux ne se joignent jamais si bien que par un
intermède terreux.
Mémoire de l'Académie de
1702, page 48.
Les Philosophes donnent le nom d'
intermède à leur mercure, et l'appellent aussi philtre ou breuvage d'
amour, lien et
moyen propre à
joindre les teintures inséparablement.
Intubum et Intubus. Endive, espèce de chicorée.
Io. Fille du
fleuve Inaque. Jupiter en étant devenu amoureux, la changea en vache, pour tromper la jalousie de
Junon. Cette déesse trop clairvoyante avait si bien
éclairé les pas de Jupiter, qu'elle découvrit ses allures, et lui demanda cette vache. Après qu'elle l'eut obtenue, elle la mit sous la garde
d'
Argus, qui avait cent yeux. Jupiter donna ordre à
Mercure de se défaire d'
Argus.
Mercure exécuta sa commission ; mais
Junon irritée, envoya contre
Io des taons
qui la piquèrent sans relâche. Pour s'en débarrasser,
Io se jeta dans la mer, qu'elle traversa à la nage, et fut aborder en Egypte, où Jupiter
lui rendit sa première forme. Ovide dit qu'elle épousa dans la suite Osiris, roi du pays, et qu'après sa mort elle y fut adorée sous le nom
d'Isis. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 1, chap. 4 et livre 3, chap. 4.
Jobate. Roi de
Lycie, reçut
Bellérophon chez lui, et l'envoya combattre la
Chimère. Après avoir éprouvé sa
probité et son
courage, il lui donna sa fille
Philonoé en
mariage. Voyez
Bellérophon.
Jocaste. Fille de
Créon, roi de Thèbes, épousa Laïus et en eut dipe, qui dans la suite tua son père, et épousa sa mère
Jocaste sans
la connaître, parce que
Créon l'avait promise à celui qui devinerait l'
énigme proposée par
Sphinx. dipe en eut deux garçons et
deux filles. Mais ayant reconnu son erreur, et découvert le mystère de sa naissance, son
parricide et son
inceste, il se creva les yeux, et
Jocaste se fit mourir de désespoir.
Toute cette
fable ne signifie autre chose que l'
inceste dont parlent si souvent les Philosophes dans leurs ouvrages. On y voit également des
parricides et tous ces crimes
prétendus de la
Fable se trouvent expliqués chimiquement dans les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 14, par. 4 ; livre 4, chap. 4 et dans une infinité d'autres endroits.
Joindre. Assembler, mêler, réunir une chose à une autre. Voyez
Inspirer.
Iolas. Fils d'
Iphiclus et neveu d'
Hercule, qu'il accompagna dans le temps que ce Héros combattit l'
Hydre de
Lème.
Iolas avait du
feu, avec lequel il brûlait les blessures qu'
Hercule faisait à l'
Hydre, pour empêcher que les têtes
qui renaissaient aux mêmes endroits ne pullulassent de nouveau. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 5, chap. 4.
Iolé. Fille d'Euryte, roi d'calie, fut promise en
mariage à
Hercule, qui en était devenu amoureux. Euryte
la lui ayant ensuite refusée,
Hercule tua Euryte, et enleva lolé. Voyez
Euryte.
Ios. Toutes sortes de venins.
Rullandus.
Ios est aussi le nom d'une île de la mer
Egée, l'une des Sporades, près de l'île de
Candie. Elle
devint fort célèbre par la tradition qui y assignait le tombeau d'
Homère. Pline, livre 4, chap. 12.
Jour. Les
jours des Chymistes
Hermétiques se comptent différemment et ne sont pas les mêmes que les
jours ordinaires. Leur année, selon Pline, est d'un mois
seulement, quelques-uns disent que c'est d'un mois commun, d'autres disent d'un mois lunaire, d'autres d'un mois à la manière de compter des anciens Egyptiens. La preuve que leur
année n'est pas l'année commune, c'est qu'ils expliquent la durée des voyages d'Isis et de
Bacchus, et celle du temps qu'il fallait aux vaisseaux de Salomon pour aller
chercher et rapporter l'or d'
Ophir, comme d'une même durée, quoique les premiers employassent douze ans pour chaque voyage, et les vaisseaux de Salomon n'étaient absents
que trois ans. Michel Maïer dans son livre
Arcana Arcanissima, dit que qui fait combiner et réduire à la même durée ces différents laps de temps, sait compter
à la manière des Philosophes
Hermétiques.
Leurs saisons ne s'entendent pas non plus de nos saisons ordinaires. Les leurs se passent dans le vase philosophique. Ils commencent leur
opération en
hiver, et la finissent en
automne. Mais leur
hiver est le temps de la putréfaction, ou la matière au noir ; parce qu'elle est alors comme dans un
état de mort, et qu'elle se dispose à la
génération, à peu près comme fait la Nature pendant les frimats et les glaçons.
Leur printemps est le règne de Jupiter, ou lorsque la matière se
dépouille de la
couleur noire, qu'ils
appellent tête de
Corbeau, écaille du vieil
Dragon, etc. Leur été est le temps de la
blancheur, ou le règne de la
Lune ; et leur
automne est le
temps de la
rubification ou de la perfection de l'
élixir ; parce que de même que l'
automne est le temps de cueillir les
fruits, la perfection de l'
élixir est celui où
l'Artiste jouit des
fruits de ses travaux.
Jourdain. (
Science Hermétique) Est un nom que les Philosophes ont donné à leur mercure
dissolvant ; parce que ce
mercure doit laver sept fois le
corps dissoluble pour le purifier, comme l'Ecriture rapporte que Nahaman se lava sept fois dans les
eaux
du
Jourdain pour être guéri de la lèpre.
Joie des Philosophes. Lorsque la pierre ou la matière des Philosophes est parvenue au blanc parfait, qui est leur or blanc, leur
soufre blanc, l'
Eudica de Morien, leur
cygne, alors tous les Philosophes disent que c'est le temps de la joie, parce qu'ils voient
Diane toute nue, et qu'ils ont évité tous les
écueils de la mer. Le
Code de vérité dit : Blanchissez le laiton, et déchirez vos livres ; ils vous sont inutiles alors, ils ne vous causeraient que de l'embarras,
des doutes, des inquiétudes, et vous ne devez avoir que de la joie. C'est que lorsque la matière est au blanc, il faut être maladroit pour ne pas réussir à la
conduire au rouge parfait, puisque tout le volatil est alors fixé de manière à pouvoir souffrir le
feu le plus actif et le plus violent.
Iphianasse. Voyez
Iphigénie.
Iphiclus. Fils d'
Alcmène et d'Amphitrion,
frère jumeau d'
Hercule, né d'
Alcmène et de Jupiter, doit s'entendre, selon les Philosophes Spagyriques, de l'humeur aqueuse qui se trouve
toujours mêlée avec le mercure représente par
Hercule. Il faut séparer cette humeur aqueuse du mercure, quand on veut le mettre en usage.
Hésiode parle d'un
Iphiclus qui était si léger à la course, qu'il allait sur les
eaux
comme sur terre, et qu'il marchait sur les épis de blé sans les faire pencher. Ce qui est dit pour marquer la grande volatilité de l'
eau mercurielle des Philosophes.
Ipcacidos. Plante appelée
Barbe-de-bouc.
Iphîgénie. Fille d'
Agamemnon et de
Clytemnestre, fut désignée pour être sacrifiée à
Diane, afin d'appaiser le courroux de
cette Déesse irritée contre les Grecs qui allaient faire le siège de
Troie ; parce qu'
Agamemnon avait tué un cerf qui lui était consacré,
elle excitait des tempêtes perpétuelles. L'oracle décida que
Diane ne serait apaisée que par le sang de celui qui avait tué le cerf. Il fut
résolu de sacrifier
Iphigénie.
Diane émue de pitié enleva
Iphigénie de dessus l'
autel, et y substitua une
biche. Elle transporta
Iphigénie dans la Tauride, où elle fut
prêtresse de la Déesse.
Oreste y étant venu pour se purger de son
parricide,
Iphigénie qui
était sa sur, le reconnut, lui sauva la vie, et s'enfuit avec lui, emportant la statue de la Déesse. Voyez les
Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées, livre 3, chap. 14, § 4.
Ipoacidos ou Ipcacidos. Barbe-de-bouc
Ippia. Surnom de
Minerve.
Irio ou Irion. Vêlar, Tortelle, Erysimum.
Iris. Fille de Thaumas et d'Electra, et sur des
Harpies, selon Hésiode. Electra était fille de l'Océan, et Thaumas, fils de Pontus et de la
Terre.
Iris
était Messagère de
Junon, comme
Mercure fut celui de Jupiter ; l'un et l'autre portaient sur la terre les ordres de ces
Divinités. Elle était vêtue d'une robe de différentes
couleurs, et ne quittait presque jamais
Junon ; et Apollonius de
Rhodes nous apprend qu'elle l'envoya
à Thétis. Quelquefois, mais rarement, Jupiter l'employa.
Homère en donne plus d'un exemple. L'emploi le plus important d'
Iris était d'aller
couper le
cheveu fatal
des femmes qui allaient mourir, et de délivrer leurs
âmes de leurs
corps, comme
Mercure le faisait à l'égard des hommes.
Les Philosophes
Hermétiques donnent par similitude le nom d'
Iris à leur matière, quand après la
putréfaction elle prend les
couleurs de l'arc-en-ciel. Ils prétendent que tout ce que la
Fable a imaginé sur les emplois d'
Iris auprès de
Junon, doit s'entendre de ce
qui se passe dans le vase
Hermétique : que délivrer les
âmes des
corps des femmes, c'est précisément sublimer la partie volatile de la
matière qui demeure au fond ; ce qui se fait à point nommé dans le temps que les
couleurs de l'
Iris se manifestent sur cette matière ; qu'
Iris par ce moyen devient
en effet la Messagère de
Junon, parce que
Junon est prise pour l'
humidité vaporeuse de l'
air renfermé dans le vase, et qui occupe tout le vide qu'y laisse la matière.
La généalogie d'
Iris l'indique assez, puisqu'on la dit petite-fille de Pontus et de la
Terre, c'est-à-dire, de la mer ou
eau mercurielle, et de la terre philosophique.
Ischmon. Espèce de gramen, auquel on a sans doute donné ce nom, de ce qu'il est propre à arrêter les hémorragies.
Ischas. Figue sèche.
Isiaque. Table Isiaque. Monument de l'Antiquité, où l'on trouve Isis, Osiris, et presque tous les
Dieux de l'Egypte, avec leurs
symboles. On lui a donné le nom
d'
Isiaque, parce qu'elle renferme les mystères d'Isis. C'est une grande plaque de cuivre gravée au premier burin. Sur ce fond de cuivre ou de bronze était un émail noir,
entremêlé avec art de petites bandes d'
argent. Lorsqu'on 1525 le
Connétable de Bourbon prit la ville de Rome, un soldat qui s'en était saisi dans le pillage, le
vendit à un serrurier. Elle passa delà dans les mains du
Cardinal Bembo, et puis au
Duc de Mantoue, qui heureusement la fit graver dans toute sa grandeur, et avec beaucoup d'exactitude, par
un nommé
Enée Vico de Parme ; car l'original s'est perdu. Je n'en donnerai pas ici la description ; ceux qui seront curieux de la voir, la trouveront dans l'ouvrage de
Pignorius, intitulé :
Mensa Isiaca, qui fut imprimé à Amsterdam en 1669. Le P. Kircher en a parlé dans son
dipus Aegyptiacus. Il a cru y apercevoir les
mystères les plus cachés de la
Théologie égyptienne, et est entré dans un très grand détail à ce sujet.
Pignorius semble n'avoir eu pour objet que la description mécanique de cette
Table. On en trouve aussi la représentation dans l'Antiquité
expliquée de D.
Bernard de
Montfaucon, et dans le
Recueil d'Antiquités de M. le Comte de
Caylus.
Tout y paraît mystérieux, et énigmatique, suivant le génie des Egyptiens ; et il faudrait un ouvrage entier pour en donner une explication suivie et
détaillée. Il sera plus aisé d'en trouver le dénouement en puisant ces explications dans la Philosophie
Hermétique, qui était proprement
celle des Egyptiens ; puisqu'Isis, Osiris et les autres
Dieux du pays n'étaient que des
Dieux Hermétiques, comme il est aisé de s'en convaincre par les preuves
rapportées dans le Traité des
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 1 et livre 4.
Isir. L'auteur du
Dictionnaire Hermétique dit que les Philosophes entendent par ce terme l'
élixir au blanc, et que
les Sages le nomment ainsi lorsqu'on veut le multiplier ; mais je crois que les Philosophes se servent de ce nom pour signifier la même chose que ce qu'ils expriment par Isis, dont voyez
l'article.
Isis. Etait une des principales Déesses de l'Egypte et de beaucoup d'autres pays. Beaucoup d'auteurs l'ont regardée, et avec raison, comme la Déesse universelle du
paganisme,
mais honorée sous des noms différents.
Cérès,
Junon, la
Lune, la
Terre,
Proserpine, Thétis, la Mère des
Dieux ou
Cybèle,
Vénus,
Diane,
Hécate, Rhamnusia, etc., la Nature même, n'étaient qu'une même chose avec Isis. Ce qui lui fit donner le nom de
Mirionyme, ou la
Déesse à mille noms. Aussi les Philosophes
Hermétiques, d'après
Hermès, qui avait donné ce nom
Isis, n'entendaient autre chose par cette
Déesse, que la partie volatile, humide, froide, patiente et
femelle de l'art
Hermétique ou Sacerdotal, comme on peut le voir clairement au livre 1 des
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées, chap. 1, 2, 3 et 4.
Isthmiques. (
Jeux) Voyez
jeux isthmiques.
Itération. Opération de la médecine du troisième ordre, ou de l'ordre supérieur, que l'on appelle communément la
multiplication.
Jugement. Raymond Lulle a donné ce nom à la projection de la poudre
Hermétique sur les métaux imparfaits, parce que c'est dans cette occasion où l'artiste
est jugé sur les opérations ; et que par la réussite ou non réussite, il
juge s'il a bien ou mal opéré, et qu'il est alors
récompensé suivant ses uvres.
Juges. Les poètes ont feint que
Pluton avait établi pour
Juges des Enfers son empire
Eaque,
Minos et Rhadamante. Voyez leurs articles.
Junon. Fille de
Saturne et d'
Ops, épousa Jupiter son propre
frère jumeau. Elle fut nourrie par les Nymphes, filles de l'Océan. Jupiter, avant de l'
épouser, la trompa
sous la forme du coucou. Elle devint mère de
Mars, d'Argé, d'Illithie et d'
Hébé. Elle eut aussi
Vulcain, mais sans avoir eu affaire à aucun homme.
Elle fit toujours un fort mauvais ménage avec Jupiter, qui, à la vérité, lui fournissait sans cesse des sujets de jalousie, par la quantité de Nymphes
avec lesquelles il s'amusait. Jupiter perdit un
jour patience, et irrité des mauvaises façons de
Junon, il la suspendit avec une chaîne d'or, et lui attacha une enclume
de fer à chaque pied. Les
Dieux et Déesses intercédèrent pour elle, et Jupiter se laissa fléchir. Elle fut une des trois Déesses qui
disputèrent la pomme d'or ; elle promettait à
Pâris de grands et riches royaumes pour se la faire adjuger : ces belles propositions ne lui firent pas la même impression
que les promesses de
Vénus, à laquelle il l'adjugea. Elle conçut de là une haine implacable contre les Troyens, et engagea la guerre qui fit périr
Pâris et la ville de
Troie. Toute cette fiction se trouve expliquée dans le chapitre 5 du livre 3 des
Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées.
Junonis Rosa. Les anciens poètes feint que
Junon ayant répandu de son lait sur la terre, il en sortit la plante connue sous le nom de
Lys. Ce ne lait répandu dans le
ciel y
forma si cette multitude d'étoiles qui composent la voie lactée, comme on peut le voir dans le chap. 1 du livre 5 des
Fables Egyptiennes
et Grecques dévoilées.
Jupiter. Père des
Dieux et des hommes, comme l'appellent les poètes, manqua de périr dès sa naissance ;
Saturne, son père, avait fait un
traité avec son
frère Titan, par lequel il s'était obligé à faire périr tous les
enfants mâles qui lui
naîtraient ; et pour observer ce traité,
Saturne dévorait ses
enfants à mesure qu'ils venaient au monde. Rhée, son
épouse, le trompa quand il fut
question de Jupiter. Sitôt qu'il fut né, elle enveloppa un caillou dans des langes, et le présenta à
Saturne, qui ne soupçonnant point de
supercherie, avala le caillou ; mais comme il se trouva de trop dure
digestion, il le vomit.
Ce n'était pas assez d'avoir ainsi trompé
Saturne, il fallait soustraire Jupiter à sa
vue, et aux attentions curieuses des
Titans. Rhée, pour cet effet, le
fit porter chez les
Corybantes, qui faisaient retentir sans cesse le son bruyant de plusieurs instruments d'
airain, pour empêcher qu'on n'entendît ses cris. A ce bruit les mouches
à miel accoururent, et fournirent tout ce qui dépendait d'elles pour la nourriture de cet
enfant. Les Nymphes, les
Naïades, une chèvre même, tout
s'empressait enfin de contribuer à sa conservation.
Quand Jupiter fut devenu grand, et qu'il eut appris que
Saturne et les
Titans avaient conspiré sa perte dès sa naissance
même, il chercha tous les moyens de s'en venger. Il leur fit la guerre ; et les ayant vaincus, il mutila son père, et précipita les
Titans dans le Tartare. Ainsi, possesseur
tranquille de l'Univers, il en fit le partage avec ses deux
frères,
Neptune et
Pluton ; il donna les
eaux et la mer à
Neptune, les enfers à
Pluton, et se
réserva le
ciel et la terre.
Il soutint une seconde guerre contre les
Géants, qu'il foudroya tous, et délivra par là tous les habitants de l'
Olympe des craintes et des frayeurs que ces fils de la
Terre leur avaient imprimées. Ce
Dieu bienfaisant voulut alors mériter le titre glorieux de père des
Dieux
et des hommes qu'on lui donna dans la suite ; il commença à tromper sa propre sur jumelle, et pour cela il se changea en coucou, et feignant d'être poursuivi par un
oiseau de
proie, il se réfugia entre les bras de
Junon, qui le cacha dans son sein. Jupiter saisit l'occasion favorable, reprit sa première forme, et ne trouva pas
Junon rebelle. Il
l'épousa dans la suite.
L'humeur amoureuse de Jupiter ne lui permit pas de s'en tenir à cette
épouse. Il prit tous les moyens imaginables de satisfaire sa passion pour les femmes ; ce qui brouilla
les
époux plus d'une fois, et leur fit faire un très mauvais ménage. Soit pour ne pas irriter la
jalousie de
Junon, soit pour venir plus facilement à bout de ses desseins amoureux, Jupiter prit mille formes différentes
quand il voulut avoir affaire avec les beautés humaines. Il se présenta à elles tantôt sous la forme d'un
cygne, tantôt sous celle d'un taureau, puis sous
celles d'un satyre, de
feu, de
pluie d'or, et d'une infinité d'autres manières;
Sémélé fut la seule qui pour son malheur le reçut avec toute sa
gloire et sa majesté. On trouve ces différentes métamorphoses dans le quatorzième livre de
l'
Iliade d'
Homère, et dans le sixième des
Métamorphoses
d'Ovide.
De toutes ces visites naquirent une infinité d'
enfants, qui devinrent tous des
Dieux ou des Héros, tels que
Bacchus,
Esculape,
Castor,
Pollux,
Thésée, Persée et tant d'autres. Les Egyptiens qui le mettaient au nombre de leurs plus grands
Dieux, ne lui donnaient pas un si grand
nombre de descendants ; les Grecs qui avaient empruntés ce
Dieu des Egyptiens, lui en adjugèrent suivant leur fantaisie ; mais les plus anciens de leurs Philosophes Poètes
se conformèrent cependant toujours dans les
fables qu'ils imaginèrent au sujet de ce
Dieu, à l'objet qu'avaient eu en
vue les Philosophes de l'Egypte, lorsqu'ils
inventèrent celles de leur Jupiter. Cet objet caché à presque tous les mythologues, se trouve éclairci avec les fictions auxquelles il a donné
lieu, dans le 3ème livre, chap. 4 et suivants des
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Jupiter. Les Chymistes donnent ce nom au métal que nous appelons communément
Etain ; mais les Alchymistes entendent
souvent autre chose, comme dans l'explication qu'ils donnent de la
fable d'
Amphytrion et d'
Alcmène, où Jupiter est pris pour cette
chaleur céleste et ce
feu inné qui est la
première source, et comme la cause efficiente des métaux ; c'est pourquoi ils disent que le mercure, qui est
leur premier et principal
agent du grand uvre, est représenté sous le nom d'
Hercule, engendré d'
Alcmène et de Jupiter, parce qu'
Alcmène est pris
pour le
symbole de la matière terrestre et sèche, qui est comme la matrice de l'
humidité métallique sur laquelle agit Jupiter.
Jupiter en pluie d'or. (
Science Hermétique) Voyez
Danae.
Jupiter. Converti en
aigle, et qui enlevé
Ganymède, ne signifie autre chose que la purification de la matière par la sublimation philosophique.
L'auteur du Dictionnaire de
Trévoux n'avait guère lu les auteurs qui traitent de la pierre philosophale, ou du grand art,
quand il dit que les Philosophes appellent
Jupiter leur or philosophique. Ils disent partout que leur mercure a le
Soleil pour
père, et la
Lune pour mère. Ils regardent
Jupiter comme le père et le maître des
Dieux ; non pas parce que l'or est le plus parfait des métaux, et qu'ils
appellent leur or
Jupiter, mais parce que
Jupiter, selon eux, n'est autre chose que la
chaleur générative et
innée des
corps, au moyen de laquelle les métaux se forment dans la terre ; c'est dans ce sens que la
Fable dit que
Jupiter est père d'
Apollon et de
Diane, de
Mars, de
Vénus, de
Mercure, etc., parce que sous le nom d'
Apollon ou du
Soleil, les Chymistes entendent l'or ; sous celui de
Diane ou la
Lune, l'
argent, etc.; et comme le mercure est le principe de tous les métaux sur lequel agit le
feu de la Nature pour les former,
la
Fable dit que
Mercure était fils et ambassadeur de Jupiter. Jupiter a le
ciel pour sa demeure ordinaire, et la terre pour
le lieu de ses plaisirs ; c'est que cette
chaleur de la Nature semble venir du
ciel, et qu'elle lui est communiquée en partie par
le
Soleil. Si les Philosophes disent que Jupiter a choisi la terre pour le lieu de ses plaisirs, c'est que la terre est la matrice dans
laquelle s'enfantent tous les êtres sublunaires des trois règnes, par l'activité générative de cette
chaleur naturelle,
dénommée Jupiter par les Anciens, qui ont donné à la
Terre différents noms, tels que
Cérès, Danaë,
Sémélé, etc., dont voyez les articles.
Juasa ou Juiaa. Gypse, plâtre.
Ixia. Espèce de chardon, appelé
Carline. Il y en a deux sortes, l'une que l'on appelle Caméléon
blanc, qui est le plus estimé, l'autre Caméléon noir.