NOTICE
BIBILIOGRAPHIQUE SUR JEANNE LEADE
Les uvres de cette illuminée, d'abord élève
puis directrice du médecin John Pordage, et fondatrice de la Société
des Philadelphes, comprennent exclusivement, non des traités
hermétiques,
mais des amplifications de
mysticisme chrétien. Elle était voyante
et, de même que Böhme, ne décrit que des tableaux intérieurs
qui se sont déroulés devant elle.
Voici la liste de ses uvres :
-
Le
puits du jardin, journal de ses manifestations, dont la préface
est un
Discours sur la différence des révélations véritables et des révélations
fausses (t. II, part. III, ch. Xx, p. 519. de la traduction allemande).
-
La Nuée céleste ou l'Echelle
de la Résurrection 1682 , in-4°.
-
Révélation
des Révélations, in-4°, 130 pages.
-
La
Vie Hénochienne ou le Cheminement avec Dieu, n°4. 1694, 38 pages.
-
Les Loi du Paradis, 1695, in-8, 69 pages.
-
Les Merveilles de la création
divine, en huit mondes différents, 1695, in-8, 89 pages.
-
Message pour la commune de Philadelphie,
1696,
in-12 ; 108 pages.
-
L'Arbre
de foi ou l'arbre de Vie qui croit dans le Paradis de Dieu, 1696,
in-12, 12 pages.
-
L'Arbre
de la foi, 1696, in-8, 33 pages.
Tous ces ouvrages ont été traduits en allemand
à Amsterdam, 1696-1698, par un anonyme qui ne fut par inconnu de Gichtel.
On trouvera dans la
Correspondance de Saint-Martin avec
Kirchberger de Liebisdorff beaucoup de passages ayant trait à
cette école de
mystiques.
Voici à titre de
renseignements quelques lignes de
Saint-Martin sur notre auteur
(1)
: «
J'ai eu, dit-il, depuis ma dernière lettre, des ouvertures sur Jeanne
Leade par un auteur contemporain, digne de foi, rempli de vraie lumière et grand
admirateur de notre ami B., puisqu'il a dirigé l'édition de 1682 (2).
C'était, suivant lui, une femme pieuse, mais rétrécie dans une sphère bornée.
Il trouve que ses manifestations ne sont qu'une production astrale ; qu'elles
n'ont pas pris naissance dans le feu de l'anxiété ; que ce genre ne donne aucune
force à l'homme intérieur ; etc. » (Lettre LIV).
Quoique cette appréciation d'un homme aussi avancé et aussi puissant en
œuvres que Gichtel puisse rabaisser le mérite de Jeanne Leade, on n'a pas cru
devoir arrêter la présente vulgarisation. Voici pourquoi. Il ne faut pas se le
dissimuler : à part quelques rares personnes, les
mystiques de notre époque qui
se rangent sous les
symboles des diverses fraternités
occultes sont loin d'avoir
acquis la même puissance que leurs aînés des XVIIème et XVIIIème
siècles. Si la
sphère mercurienne s'est développée en eux, la
lune et le
soleil
sont restés bien en arrière : les leçons de Martinez de Pasquallis ont été trop
peu écoutées, le travail philosophique trop employé au détriment de la vraie méditation
psychique ; beaucoup pourront parler savamment, sur les intelligences, sur les
nombres, sur les pantacles qui ne sauraient même soulager leur
frère souffrant,
ou lui communiquer un signe. C'est pourquoi, ayant constaté cette inharmonie,
et ayant vu qu'elle résidait principalement dans une vidité incomplète de scène
trop élevées, on a cru que ces pages simples et limpides seraient reçues
avec profit par tous, par les
Frères Martinistes, en particulier.
Elaboré dans le sein d'une de leurs Loges, ce petit
opuscule est augmenté de notes et d'indications bibliographiques. -- On
a cru devoir conserver au style la tournure archaïque et anxieuse, si l'on
ose dire, de l'original anglais et de la traduction allemande.
LE
TRADUCTEUR
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(1) Correspondance
avec Kirchberger.
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