TROISIÈME
MESSAGE À LA COMMUNAUTÉ PHILADELPHIQUE
Après que deux messages eurent été envoyés
à la fraternité philadelphique, il se produisit, parmi les sept
esprits qui se tiennent devant le trône de
Dieu et de l'
Agneau, un désir
pour l'envoi d'un troisième. Ces
esprits ne prendront point de repos, mais
crieront
jour et nuit jusqu'à ce que les
hérauts angéliques
choisis et nommés dans l'éternel Conseil par la Sagesse du Père
soient envoyés des Rois du monde supérieur et inférieur ;
et ces sept claires étoiles du matin marcheront au-devant des sept pasteurs
pour les réveiller ; et ils défendront le Grand Pâtre royal
des brebis, le Seigneur Christ qui leur donnera l'ordre, la puissance et la
force
de sonner les nouveaux appels pour la réunion du vrai troupeau philadelphique,
qui est actuellement et sera encore dispersé à toutes les extrémités
de la terre.
Amour, bonne volonté, grâce
et paix sont envoyés de
Dieu, père de toute la création,
de Celui qui est le premier-né de la nouvelle création, et du Consolateur
qui révèle et publie le grand secret de l'
amour du Père et
du Fils et de la Sagesse éternelle ; que les sept
église dispersées
dans le monde reçoivent ceci : et d'abord la vieille
Eglise des juifs,
qui était, qui n'est plus et qui sera ; deuxièmement, l'
Eglise romaine
; troisièmement, la grecque ; quatrièmement, la moresque ; cinquièmement,
la
luthérienne ; sixièmement, la
calviniste ; septièmement,
la vieille
Eglise des vallées. A Elles toutes (dis-je) un appel du grand
Passteur des brebis est adressé ici, pour qu'elles s'enfuient de la confusion
de Babel et qu'elles se rangent sous la bannière paisible du royaume de
Sion. Il n'y aura là ni combat ni
discorde ; mais la justice et l'
amour
seront la loi toute-puissante. c'est pourquoi il a été crié
dans le
ciel intérieur de l'
âme : Ne te tais pas plus longtemps et
ne tarde pas à sortir et à publier ce qui sera nécessaire
pour ces
églises. Car ceci est le grand et mémorable
jour de ce
temps, pour lequel le puissant
Ange de l'union dans la vérité a
fait savoir qu'il retirerait ses troupeaux, l'
Eglise philadelphique, des pratiques
extérieures de dévotion dans lesquelles ils sommeillent. Pour cela,
il a ordonné à ses sept
anges de sortir et de sonner de la trombe,
pour réveiller les fidèles nominaux qui, quoique vivants, sont sourds
et morts : car ils n'ont pas reçu et entretenu librement la Vie ; car l'
amour
du Père éternel
brûle dans le cur du Fils bien-aimé
si fortement et d'un tel embrasement, que les
Forces vivantes et étincelantes
qui en rayonnent, dirigées et conduites par l'Esprit-Saint, illuminent
et réchauffent ceux sur lesquels s'est étendu le nuage de la ténèbre
et de la mortalité. L'ardeur de l'
amour s'emparera d'eux et les fera ramener
les
Eglises dissidentes dans leur propre patrie et dans leur ville natale. Et
cette réunion arrivera par le moyen d'un bras terrible : selon la procédure
sage et sous la direction du grand Alpha et Oméga ; ainsi qu'Il en a donné
une description à l'
âme clairvoyante sous le couvert d'une représentation
formelle comme cela va être décrit ici.
Le pur élément céleste, révélateur, offrit
à la contemplation le haut roi Emmanuel, entouré de millions d'
anges
saints qui disaient être les premiers
fruits de l'
Eglise virginale, marquant
le commencement de la nouvelle création. Cette contemplation était
si merveilleuse qu'elle étonnait et suspendait tous les mouvements de la
partie mortelle. mais une présence planait et assombrissait ce spectacle
donnant la
force de voir et d'entendre le dessein de cette grande introversion
et expansion d'
amour, qui devait embrasser toute l'
Eglise visible. Après
cette révélation, un mouvement de l'
âme demanda ce que signifiait
cette grande apparition : il fut répondu que, sur le modèle de l'image
de la céleste, une semblable
Jérusalem nouvelle devait être
préparée sur la terre. Ici l'
esprit de l'
âme demanda : quel
chemin et moyen serait employé pour une telle libération dans ce
bas monde ? Il fut expliqué que cela arriverait comme le
déluge
qui avait submergé l'ancienne terre, où avaient résidé
toutes horreurs et poisons prévaricatoires qui oppressaient et affligeaient
le créateur : de même ferait-il aujourd'hui ; pressé par les
angoisses et les clameurs des créatures gémissantes. Il avait annoncé
quelque chose de nouveau, et s'était mis à l'uvre. Les fenêtres
du
ciel s'ouvriraient et les abîmes éclateraient selon un autre mode,
pour que les
eaux vivifiantes en débordent, inondant et abreuvant la partie
terrestre de l'homme : afin que soit réalisée la prophétie
qui écrit : le Seigneur magnifique sera comme le lieu des grandes
eaux.
Elles enfleront les
eaux de la Sainteté et croîtront en
hauteur jusqu'à
ce qu'une inondation se produise. Ce sera donc un torrent impétueux qui
roulera la
force salvatrice, remède de tous ceux que le poison du
serpent
aura contaminés.
Et tout ceci sera comme
le signe précurseur qui prépara les voies du monde nouveau, prophétisé,
espéré et attendu depuis si longtemps. Quelques bornes de ces voies
sont déjà plantées ; car l'
esprit de prophétie à
indiquer les années 1697 à 1700 comme devant être le point
de départ d'un progrès remarquable, continuera en croissant jusqu'au
Sabbat du sptième millénaire, lequel coïncide avec le septième
jour du repos de la création. Pendant ce temps, il y aura de grands et
admirables changements, tels qu'ils sont indiqués partout par l'expansion
de l'
Esprit ; nous ne voyons maintenant que la lumière du premier
jour,
mais elle augmentera jusqu'au septième
jour ; alors notre
soleil de gloire
ne se couchera plus, l'
Esprit ne se retirera plus, come cela arrive depuis les
jours apostoliques. C'est ainsi qu'est révélé le monde nouveau
sur lequel régnera le Christ comme un puissant monarque.
Mais on demandera sûrement ici de quelle façon uvrer
ces prophéties ; car, si l'on considère la confusion babylonique
qui règne actuellement, et les désunions et les dispersions qui
existent entre les
Eglises, se combattant et se blessant par les armes spirituelles,
on trouve bien peu d'apparence à la réalisation de ces prophéties.
Quelle clameur de ceux qui, nés à la vie de l'
amour, se présentent
devant
Dieu et se plaignent avec
force ! A ce sujet, le siège et le trône
de l'
Amour répond que ces convulsions et ces déchirements lui étaient
connus et qu'ils transperçaient son cur, héritage de toutes
les nations, qu'il voulait ramener dans la voie droite. C'est pourquoi il suscitait
des messagers et des pasteurs, dont il ferait les canaux où il verserait
son nom bienheureux et sanctifiant. Et, de même que le culte précédent
était sorti des
eaux de la renaissance, lavé par Jean-Baptiste (lequel
avait aussi été en son temps un
symbole), ainsi l'
esprit de Jean
l'
Evangéliste resurgirait alors, pour être le précurseur du
culte de l'
amour et pour préparer la Fiancée philadlphique, parée
du
soleil flamboyant de l'
amour, à l'attente de son bien-aimé, dans
le royaume où il doit, lui, apparaître selon sa resplendissante identité.
Ainsi, obéissez à la voix de l'
Esprit,
du puissant Roi-Pasteur, à qui sont soumis tous les troupeaux, et qui produira
la fiancée ecclésiale : à vous, ce message est envoyé,
vous qui êtes les pasteurs de cette nation, quelque nom que vous portiez,
à quelque classe que vous apparteniez, votre mission vous est ici décrite
: sortez, après vous être purifié par l'
eau de la vie, non
d'après l'inertie de la lettre, mais par l'influx intérieur de la
force s'éveillant à la vie, médecine des mortelles blessures
du péché ; et que ceci soit une préparation à une
purification plus élevée par la mer cristalline (qui se même
au
feu sacré et qui coopère avec l'
eau) : et ceci est le culte du
Saint-Esprit. Tout cela demande un examen profond de la part de ceux qui sont
appelés à cette mission ; et ils peuvent reconnaître de cette
façon s'ils en possèdent l'autorité.
Comme confirmation, un
ange me fut montré qui descendait de la mer
cristalline, tenant dans sa main une balance d'or ; tous ceux qui voudront participer
à cette purification passeront par l'épreuve et la balance ; ils
seront semblables à des
charbons ardents ou à des saphirs brûlants,
qui feront
équilibre au poids d'or dans les plateaux de la balance. Car
l'
ange s'énonçant cria qu'il fallait de toute nécessité
une parfaite similitude entre ces pierres flamboyantes, rassemblées pour
la fiancée virginale et leur modèle magnifique. C'est pourquoi les
degrés et la croissance en étaient mesurés selon cette règle,
jusqu'à ce que la forme parfaite eût été atteinte.
Là-dessus, un rouleau de papier me fut montré dans la main de ce
même
ange, et les caractères en étaient semblables à
l'or, et il contenait les signes et les règles auxquels on pourrait reconnaître
les membres de la vraie
Eglise philadelphique, pour qu'ils puissent être
distingués de ceux qui voudraient se servir de ce nom et de ce titre comme
d'un manteau trompeur. C'est pourquoi tous seront éprouvés selon
ce qui est écrit.
Le premier signe était
l'érection de la
stèle funéraire, ou le crucifiement de la
nature dégénérée : lorsque, déplorant la malheureuse
chute du pur état initial, on renonce complètement à la vie
terrestre et au principe mondain par le reniement et l'anéantissement duquel
on choît délibérément ; et l'orsqu'on pénètre
ainsi dans la mort avec le Christ, apprenant à habiter le
sépulcre
douloureux du silence, jusqu'à ce que le Seigneur, l'
Esprit vivifiant,
descende, provoquant une
résurrection par laquelle se produit une nouvelle
créature selon la nature de la divine humanité du Christ : et celle-ci
se développera et croîtra progressivement en chacun jusqu'à
ce qu'elle devienne l'
arbre parfait de vie qui remplira la nouvelle terre et les
nouveaux cieux.
La preuve et la confirmation de
ce nouvel état seront dans les effets et les
fruits qu'il produira : c'est-à-dire
un renouvellement et une recomposition de ce qui existait dans le paradis, selon
chaque degré de la chute et de la corruption. Car, de même que le
premier,
Adam, par la recherche du soi (c'est-à-dire par l'introduction
des facultés personnalisantes, due à la ruse du
serpent menteur)
perdit
Dieu qui était en lui, de sorte qu'il se vit nu et impuissant --
pour avoir dépouillé le manteau de pureté, de la puissance
et de la souveraineté, -- et qu'il fut revêtu, au lieu de la forme
angélique, d'une forme terrestre, transmise à sa postérité
: -- ainsi, dis-je, pour reconquérir cette forme et retrouver
Dieu, il
n'y a pas d'autre moyen et de voie que la
destruction de ces tendances égoïstes
et la mort totale du principe externe, selon la vertu du mot créateur,
qui s'imprime sur tout par une marque vivante, et fait ainsi sortir de la mort
une nouvelle vie que l'
Homme-Dieu transfuse en toutes ces dignités supra-célestes.
Parce que le Christ multiplie les premiers de la nouvelle
génération
par la Vierge de la Sapience afin que les degrés de
Dieu puissent en être
remplis. Car Il ressemble au premier
Adam du Paradis qui, ayant en lui-même
sa femme, pouvait engendrer une race divine, mais parce qu'il détourna
ses yeux de la Vierge céleste présente en lui pour contempler la
création extérieure sur laquelle il laissa s'attacher son imagination
et sa convoitise, il tomba dans le sommeil, perdant par là son élément
supra-céleste et sa compagne fidèle ; et
Dieu vit qu'une aide terrestre
lui était nécessaire ; c'est là la source de toutes naissances
terrestres que doit surmonter une mort
mystique, jusqu'à ce qu'un autre
Adam, qui est le Seigneur du
Ciel, par un nouveau principe de lumière et
de vie, ait fait reverdir la plante paradisiaque par une vierge nouvelle qui n'aura
plus à trembler pour sa pureté immaculée. Car il a été
assuré que
Dieu et l'
Agneau ne seront plus deux, mais un seul
esprit, liés
si fermement dans leur amplexion conjugale qu'aucune ruse, aucun mensonge du
serpent
et de son royaume ne pourra les séparer de toute éternité.
car le lieu des propriétés paradisiaques n'a pu être retrouvé
: l'éclosion intérieure et
mystique d'une autre terre doit demeurer
inviolable, car elle est entourée de la magnifique protection des séraphins
flamboyants. Dans cette enceinte, les
enfants de la nouvelle création engendreront
sans difficulté et mettront à la lumière le nouvel
Adam et
sa fiancée virginale, la sagesse éternelle : c'est ainsi que se
rempliront les nouveaux cieux et la nouvelle terre, selon qu'il est écrit
en la
Genèse, ch. I, v. 28, et en l'
Apocalypse, ch. XXI,
v. 1. A ces nouvelles crétures divines, l'image perdue et obscurcie sera
restituée par la Toute Puissance sans bornes. Alors les paroles de l'
ange
déchu se vérifieront et s'accompliront d'une manière meilleure
: « Vous serez comme des
Dieux, connaissant le bien et le mal. » Car
on pénètrera et on comprendra la racine et le fondement des propriétés
mauvaises, et cela sans
destruction de l'
harmonie, sans extension ni sortie de
sa propre proportionnalité, mais par une toute-puissance théique
sur les mondes et les régions de ténèbres.
C'est aux pasteurs et aux peuples d'Angleterre que cela sera produit
tout d'abord, afin qu'ils voient devant eux comme dans un miroir la magnifique
réintégration, contenue de l'Alpha à l'Oméga, pour
laquelle il se révélera dans ses fiancées ecclésiales
; elles seront belles et sans tache comme la pierre blanchesur laquelle il sera
écrit : Le Seigneur, notre Justice, ou Jehovah Schammah, demeure comme
dans une cité magnifique, habitée par les seuls vrais Philadelphes.
On pourra demander s'il y a vraiment lieu d'espérer
un tel état Philadelphique, et si notre temps y semble quelque peu préparé.
Nous répondrons que le moissonneur qui a semé
en la terre ces vivantes étincelles est déjà sorti : donc,
que la récolte est proche des
fruits d'or qui seront offerts sur l'
autel
flamboyant, tandis que se disperseront la paille et l'ivraie.
On demandera encore peut-être quelles raisons il y
a de prédire tout cela, puisque toute la surface de la terre est couverte
de ronces et d'épines qui semblent devoir étouffer le bon grain
? Cela est malheureusement trop vrai et bien propre à
inspirer des craintes,
mais le
jour est venu où l'
Esprit du
jugement et de la Consumation
(6)
s'élèvera pour
battre et purifier l'aire intérieure de l'homme
et de la nature, de même que le
ferment, la pierre transmutatoire changera
le métal brut en or d'ophir, selon l'Ecriture, qui témoigne qu'un
homme doit être semblable à l'or d'ophir
(7).
Les commencements de tout ceci seront humbles, faibles et méprisables ;
ils auront des tempêtes violentes à subir, et sous le poids desquelles
la tendre tige de la plante nouvelle manquera d'être écrasée
; mais la prophétie du
Psalmiste (72, v.16) s'accomplira : « un peu
de
froment semé dans la terre, au sommet des
montagnes, son
fruit sera
comme le Liban, et les hommes se répandront hors de la ville, et fleuriront
comme les plantes de la terre. » De sorte qu'une végétation
puissante sortira de ce rejeton de Jessé, et qu'une ville toute de pierres
précieuses, dont les étincellements multicolores renfermeront la
virginale pureté retrouvée, et dans laquelle refleurira et s'épanouira
la beauté des
roses de
Saron à la
blancheur liliale. Ainsi la fiancée
de l'
Agneau apparaîtra dans la lumière transparente. C'est cela qui
a été présenté dans le clair miroir de la sagesse,
à savoir la fructification d'un nouvel ensemencement, qui doit se montrer
vers les temps actuels.
Mais il me semble entendre
crier à mon oreille : « Publie et montre plus clairement selon quels
modes ces choses doivent arriver, pour que nous possédions mieux le vrai
signe et la pierre de touche de cet état philadelphique et qu'aucun
esprit
faux et trompeur ne puisse s'habiller de ce nom. »
Pour remplir cette demande, il nous faut décrire la
nativité de ces choses : laquelle n'est pas médiocre, puisque le
germe en sort de la Divinité même, qui l'engendre dans le sein maternel
de la Nature virginale, après qu'il a été reçu dans
la forme et la modalité humaine ; ainsi, graduellement, ce
germe croît
en un
corps externe après avoir passé en tous les états intérieurs
spirituels ; et ceci est le voile qui couvre cette naissance et la cache aux yeux
grossiers ; et elle ne se cache pas ainsi seulement aux autres, mais, en plusieurs,
elle est quelque temps inconnue et ignoré, parce que la naissance extérieure
(8) est encore prépondérante, jusqu'à
ce que l'hyperphysique devienne assez forte, pour la surmonter et l'assujettir,
et pour réduire la partie élémentaire grossière en
attendant son complet anéantissement.
Mais on pourra objecter : si ce que vous dites est le signe
d'un aprfait Philadelphe, ou frère-aimant du Christ, qui donc peut espérer
et croire avoir atteint ce but ? Ce à quoi on répondra que, cette
porte est si étroite que bien rares sont ceux qui pourront la franchir
(9). Mais que cela ne vous fasse pas paraître la chose
impossible parce que le Christ-Seigneur est lui-même à la fois la
voie et la porte d'entrée ; il ne nous aurait certainement pas exhorté
à nous diriger vers elle, s'il n'avait su que nous possédons, endormis,
la faculté et le pouvoir de le faire ; et nous devenons particulièrement
capables. Lorsqu'Il s'incorpore en nous selon un mode spirituel élevé
et que l'être de pureté et de perfection se fortifie, il devient
facile de vivre selon
Dieu, et d'opérer naturellement. C'est ici que tous
doivent recherche si leur naissance est venue d'en haut, du
Dieu d'
Amour. Car
le véritable état philadelphique consiste en cette propre
génération
amoureuse, en laquelle l'animosité, l'
envie, la perversité, la haine,
la colère, la jalousie, la peur, et l'incrédulité ne trouvent
pas de place. Car tous ces
fruits de l'
arbre de la volonté propre doivent
être déraciné radicalement pour qu'en sa place l'
arbre de
vie et d'
amour puisse croître, verdir et fleurir dans la terre régénérée,
et que les pommes d'or de l'
amour dont il se chargera, feront s'évanouir
et disparaître tout ce qui avait pu encore subsister des
fruits amers de
l'
arbre de la mort. Dès lors, on peut espérer que les pierres les
plus précieuses seront extraites des mines profondes de la nouvelle terre
paradisiaque : ce qui était caché dans le sein obscur de la Nature
sera apporté à la lumière éclatante des pierres flamboyantes
de l'
amour. De là, sortira le vrai
amour, qui ne connaît pas l'aigreur,
qui souffre tout, croit tout, espère toujours, et ne se laisse pas abattre,
lorsqu'il se heurte à quelque chose qui lui est opposé ; qui, enfin,
vit au-dessus des variations environnantes des choses temporelles et passagères,
lesquelles n'influent en rien sur l'inégalité de son humeur et de
sa température divine.
De cette source profonde
de l'
amour naîtra aussi la foi, qui agira suivant un monde si victorieux
qu'elle soumettra tout ce qui avait eu la suprématie dans l'ancienne création,
corrompue par l'homme. Un autre royaume sera produit : celui de la Sagesse, de
la Pureté et de la Puissance. De sorte que la nudité du premier
Adam en nous s'en revêtira et que sa souveraineté sera reconquise
par le règne de l'autre
Adam , le Seigneur du
Ciel, lorsqu'il descend dans
la Nature pour la pénétrer et la parfaire, par les canaux qu'Il
a choisis : ceci appartient à la vie d'après la
résurrection.
Et cela réside à une si haute unité de la foi que ce que
cet
esprit convoite et décide d'en bas, s'accomplit en haut dans ses
Cieux
: parce que ceci est la
clef d'or qui ouvrira au troupeau philadelphique les portes
qui lui donneront accès à la gloire du Liban. car cette
clef liera
et déliera,
fermera et ouvrira. Ses Philadelphes recevront la prérogative
royale d'accomplir des miracles comme Jésus-Christ le faisait lui-même
: c'est pourquoi Il a dit : «
Ils en produiront de plus grands que ceux-ci.
» De sorte que les dons apostoliques perdus seront retrouvés, et
couleront de nouveau de leur source propre ; il deviendra possible de commander
à la mort, de relever la Nature accablée et affaiblie, et d'ouvrir
l'intelligence jusqu'à la compréhension du pur langage de la Nature
: ramenant ainsi la confusion des langues à la pureté de la parole
angélique. oui, il est impossible d'écrire et de raconter les choses
merveilleurs qui seront reproduites par la foi née de l'
amour.
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(6) Esaïe, IV, v.
3.
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Esaïe, XIII, v. 12.
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(8) Actes,
II, v. 40. Pierre les exhortait et disait : «
Délivrez-vous de
cette naissance perverse. »
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(9) Luc, XIII,
v. 23, 24. «
Faites effort pour entrer par la porte étroite.
»
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